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JFAS - 4 Décembre 2025 - Strasbourg - Accompagnement des personnes en situation de handicap : Le rôle des aides soignants
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Soins et prise en charge
29 juillet 2025
L’agressivité des patients et de leurs proches fait désormais partie des situations fréquemment rencontrées sur le terrain. Dans un contexte marqué par la surcharge des services, le manque de personnel et l’épuisement des équipes, ces comportements ne sont plus anecdotiques. Pour autant, ils ne sont pas toujours synonymes de malveillance. De nombreuses émotions peuvent alimenter ces réactions comme la peur, la douleur, la perte de repères ou le sentiment d’abandon. Mieux les comprendre, c’est déjà mieux s’y préparer. Car faire face à ces situations nécessite des compétences spécifiques. Prévenir un conflit, désamorcer une crise ou rétablir le dialogue ne relèvent ni de l’improvisation ni du bon sens. Ces gestes professionnels s’apprennent, se développent et s’ancrent dans une dynamique d’équipe.
Nous sommes Phosphoria, organisme de formation continue dédié aux aides-soignants et professionnels de santé, et dans cet article nous proposons des clés concrètes pour mieux comprendre, anticiper et gérer les situations d’agressivité au sein des établissements de soins.
Le saviez-vous ? En 2023, plus de 1 500 incidents impliquant des agressions contre des médecins ont été signalés en France, soit une augmentation de 27 % en un an. Mais ce chiffre ne reflète qu’une partie de la réalité. Dans les hôpitaux comme en ville, de nombreux soignants (infirmiers, aides-soignants, agents d’accueil) ne signalent pas les agressions subies, par peur de banaliser ou par manque de temps. Pourtant, les agressions verbales représentent près de 3 situations sur 4, et dans plus de 60 % des cas, elles viennent directement du patient lui-même. Ce sont des signes d’alerte à ne pas ignorer : derrière chaque situation tendue, il y a un risque pour l’équipe, mais aussi des leviers d’action concrets pour prévenir. Source : Observatoire de la sécurité des médecins. |
L’agressivité d’un patient n’est jamais totalement gratuite. Elle prend souvent racine dans un mélange de facteurs émotionnels, contextuels ou médicaux. Comprendre ce qui se joue permet de mieux anticiper les tensions et de désamorcer avant que ça n’explose.
Certains patients sont dans un état de détresse émotionnelle aiguë. Parmi les causes les plus fréquentes :
L’environnement hospitalier peut aussi vite devenir une source de frustration :
Tout cela peut générer un ressenti de violence passive... qui finit parfois par s’extérioriser. Et il y a aussi une nuance à aborder : parfois, ce ressenti est renforcé par l’attitude de certains soignants. Non pas par malveillance, mais par épuisement, surcharge de travail ou stress accumulé. Un mot sec, un regard fuyant, un soupir agacé, autant de petits signes qui peuvent, malgré soi, alimenter le sentiment d’injustice ou d’abandon chez le patient. C’est un cercle vicieux : plus le patient est agressif, plus le soignant se referme… et plus le patient se sent maltraité.
Certaines maladies ou troubles neurologiques peuvent favoriser des réactions agressives :
Ces situations nécessitent une vigilance accrue et une posture adaptée.
À retenir : l’agressivité ne justifie jamais la violence, mais comprendre ce qui la déclenche aide à mieux la prévenir. C’est aussi un levier pour adapter sa communication et garder une posture professionnelle, même en contexte difficile.
Une situation ne bascule jamais sans signes. Dans la majorité des cas, l’agressivité ne surgit pas soudainement, elle monte progressivement. En apprenant à repérer ces signaux faibles, on peut souvent prévenir un passage à l’acte.
Certains propos doivent alerter, même s’ils semblent au départ anodins :
Le ton employé, les interruptions fréquentes, les refus de dialogue sont souvent les premiers indices d’un malaise qui s’installe.
Le corps d’un patient peut exprimer ce que les mots ne disent pas encore. Soyons attentifs à :
Ces signaux corporels sont des indicateurs précieux pour anticiper un comportement agressif.
Sans stigmatiser, certains patients nécessitent une vigilance accrue, notamment :
À garder en tête : repérer ces signes ne permet pas toujours d’éviter l’agression, mais c’est une première ligne de défense importante. C’est aussi ce qui permet à l’équipe de se mobiliser en amont et d’agir de façon coordonnée.
On ne pourra jamais tout éviter, mais beaucoup de situations de tension peuvent être désamorcées très en amont, si certaines conditions sont réunies. Prévenir l’agressivité, ce n’est pas seulement une question de posture individuelle, c’est aussi une affaire d’organisation, d’équipe, et de cadre de soin.
Le comportement du soignant joue un rôle majeur dans l’apaisement d’un patient stressé ou désorienté :
Même en situation tendue, la bienveillance, la fermeté (mais douce) et la clarté des consignes peuvent suffire à éviter que la situation ne dégénère.
L’incertitude génère souvent une grande insécurité. Quelques gestes simples peuvent limiter cette tension :
Un patient informé, c’est un patient moins inquiet donc souvent moins agressif.
Face à un comportement tendu ou ambigu, ne pas hésiter à en parler à ses collègues :
La cohésion d’équipe est l’un des meilleurs remparts contre les débordements.
L’environnement joue aussi un rôle :
Un espace rassurant, organisé et clair peut apaiser bien plus qu’on ne l’imagine. La prévention repose sur une combinaison de posture humaine, communication claire, et coordination d’équipe. Elle demande du temps… mais elle en fait aussi gagner quand elle évite des situations de crise.
Quand la tension monte, chaque geste, chaque mot peut avoir un impact. Il ne s’agit pas de “gagner” ou de avoir le dernier mot, mais de calmer la situation avant qu’elle ne dégénère. Cela demande du sang-froid, de l’écoute et parfois de savoir garder le silence au bon moment.
C’est souvent le plus difficile, surtout quand on se sent pris à partie. Mais garder son calme envoie un message fort au patient : “Je ne suis pas dans le conflit. Je suis là pour vous aider.”
Pour cela :
Souvent, le patient veut juste être reconnu dans son ressenti. Dire des phrases simples comme :
Ces phrases n'engagent pas à tout accepter, mais elles ouvrent un espace d’apaisement.
Une fois que l’émotion est reconnue, on peut revenir au factuel :
Un patient qui sent qu’il reprend un peu le contrôle devient souvent plus coopérant.
Si la situation vous met mal à l’aise, ou si vous sentez que vous perdez le contrôle :
Être deux change tout : pour désamorcer, pour se sentir soutenu, pour poser des limites plus sereinement.
À retenir: il n’y a pas de solution miracle, mais dans bien des cas, l’écoute, le calme et la coopération permettent d’éviter l’escalade. Le patient agressif ne cherche pas toujours la confrontation : il cherche, parfois maladroitement, de l’attention, du sens, ou du soulagement.
Quand l’agressivité verbale bascule dans le physique, la priorité absolue, c’est votre sécurité et celle des personnes autour de vous. Même si l’instinct pousse parfois à vouloir calmer, raisonner, ou "tenir bon", il est crucial de sortir de la situation et prévenir l’équipe, sans chercher à gérer seul.
Dès qu’un geste violent survient ou semble imminent :
La fuite n’est pas une faiblesse. C’est une réaction professionnelle adaptée.
Une fois à distance :
Il ne faut jamais banaliser une agression, même si elle semble "mineure".
Lorsqu’un collègue se retrouve confronté à un patient agressif, notre présence et notre posture peuvent tout changer. En équipe nous sommes plus à même de faire face à la tension. Aider un confrère ou une consœur dans ce type de situation c’est un acte de solidarité et de sécurité collective.
Si vous arrivez sur une situation tendue :
L’idée n’est pas de “prendre le dessus”, mais de soutenir sans brusquer.
Après l’incident :
Un collègue agressé peut se sentir débordé ou perdu. Vous pouvez :
Les agressions ne concernent jamais qu’une seule personne. Elles touchent l’équipe, le service, et parfois tout un établissement. C’est pourquoi il est important de faire vivre une culture d’équipe solidaire :
Une fois la situation maîtrisée, l’après est tout aussi important que l’action sur le moment. Car une agression, qu’elle soit verbale ou physique, laisse des traces. Il ne s’agit pas seulement de tourner la page, mais de prendre le temps de réagir, de se protéger, et de faire reconnaître ce qui s’est passé.
Même si l’agression semble “légère” ou que personne n’a été blessé, il est important de reconnaître :
Une agression n’est jamais “un détail”. Vous avez le droit d’en parler, d’être secoué, ou d’avoir besoin de soutien.
Chaque établissement a ses procédures. Il est important de :
Si l’agression implique un médecin ou un patient et relève de l’Ordre, vous pouvez faire un signalement en ligne via le CNOM.
De nombreux établissements proposent :
Ne pas y recourir par fierté ou peur du jugement peut aggraver l’impact psychologique à long terme. Demander de l’aide est un signe de force, pas de faiblesse.
Si l’agression est physique, menaçante ou répétée :
À retenir : après une agression, il est essentiel de se protéger, de faire reconnaître les faits et de s’autoriser à être soutenu. Rien ne justifie que vous soyez menacé ou violenté dans le cadre de votre travail.
Face à l’augmentation des incidents agressifs, se former est plus nécessaire que jamais. Cela permet non seulement de mieux intervenir, mais aussi de gagner en sérénité, confiance et cohésion au sein de l’équipe.
Pour faire face à ces situations complexes, Phosphoria propose une formation continue dédiée : “Gérer les situations d’agressivité et de violence envers les soignants”.
Destinée à tous les professionnels du soin, cette formation de 14 heures vous permet de :
Conçue par des experts de terrain, cette formation mêle apports théoriques, mises en situation et outils pratiques à mobiliser dans votre quotidien professionnel. L’objectif : renforcer vos compétences, préserver votre sécurité et améliorer la qualité de la relation soignant-soigné, même dans un contexte tendu.
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